Le Droit de Vote et d'Abstention
C’est le printemps, les élections reprennent et leurs flots d’affabulations avec. Je ne reproche en aucun cas aux gens de s’exprimer mais seulement certains devraient le faire en privé au lieu d’étaler leur hypocrisie en public. En effet, le règne de la phrase toute faite reprise en masse est à contre sens démocratique pour ne pas dire pire et elle fait encore une fois et à mon grand regret, son retour en force comme dans chaque période électorale. C’en est à un point que je ne suis plus surpris alors que la surprise dans le domaine politique est encore ce qu’il y a de plus intéressant même si c’est dans la bêtise.
Parmi ces phrases, la plus rebutante étant pour moi la fameuse et non moins célébrissime : « Si tu ne vote pas, tu n’as pas le droit de râler ». Je passerai sur la lourdeur autoritariste et quasi-dictatoriale de cette formule car contrairement à l’énoncé, non seulement je ne vote pas mais en plus de j’ouvre ma gueule et encore heureux ! En effet contrairement aux biens pensants qui votent contre et aux hypocrites qui vote pour une personne, moi je vote pour des idées, si elles ne me plaisent pas, je ne vote pas.
En effet l’abstention tout comme le vote blanc, est un moyen de contestation du pouvoir. Et plus encore pour l’abstention qui est un moyen de contester le système électoral en place, elle est un droit tout comme celui de voter. Oser contester ce droit à l’abstention, en plus d’être une atteinte à la liberté d’expression -car ne pas s’exprimer est une méthode d’expression- est une grave insulte à la démocratie même. Le droit à l’abstention permet aux personnes de transmettre leur désaccord. Il fut une époque où le taux d’abstention avoisinait le 0 car le système était adapté à l’époque. Or aujourd’hui ne pas comptabiliser les abstentionnistes ainsi que les votes blancs lors des dépouillements des diverses élections est un musèlement de l’opposition digne des plus sombres dictatures et de facto un acte anticonstitutionnel. En bref ne pas reconnaitre l’abstention c’est considérer les électeurs comme de la fiente.
